Parfois, on dirait qu’il y a un effet d’entraînement entre les shows qui se jouent au même endroit au même moment. Comme au temps du Jamel Comedy Club des vannes sur les séries américaines, aujourd’hui, quelques thèmes reviennent souvent au Temple : la pub crédit agricole où les conseillers vous accueillent en chanson comme chez Alex Darmon, ou la vibration de corde sensible à la fin du spectacle, comme chez Willy, faite pour émouvoir après avoir fait rire. Si Anthony Joubert frappe par son énergie et sa bonne humeur, son show est fait de transpositions souvent vues dans le stand-up : vous imaginez si au boulot, le matin, chacun saluait comme un showman à l’Olympia ? Avec des calembours et des astuces qu’on voit venir, Anthony Joubert évoque sa vie, son départ de chez ses parents, sa copine, la télé et, au passage, l’île de la tentation (ouf, on n’a pas droit, cette fois, à Valérie Damidot !). Le comédien est plus original quand il incarne son personnage de William the Fly, chanteur ébouriffé à côté de la plaque, ou qu’il compare trois époques de chanteurs : 1930 façon bal musette, 1980 façon Indochine et 2011 avec un concept électro commercial du style « Ça m’énerve »… Anthony Joubert gagnerait à mettre en valeur son caractère et ses trouvailles pour surprendre davantage, plutôt qu’à reprendre des idées en vogue, sans trop les renouveler.