Il faudra un jour décrire le syndrome de la nana de 40 ans qui raconte sa vie sur scène, ses rencontres avec les mecs, ses délires et ses angoisses… Bon, le fait qu’Anne Bernex pousse la chansonnette entre les sketchs d’un organe puissant n’en fait pas une cliente de choix pour Criticomique. Pétulante, pleine d’énergie, la comédienne nous sert une petite louche de relations hommes-femmes, discute au téléphone avec sa copine Pénélope qui a rencontré un mec sur internet, marié mais beau gosse, évoque la position de la brouette japonaise. Une fois casée, on retrouve Anne en ménagère crado, lisant Voilu en robe à fleurs avec un sac plastique dans les cheveux. Anne Bernex est plus originale lorsqu’elle nous présente une poupée ventriloque, sa chatte « Moumouille » (rigolo), qu’elle se met à singer d’incroyables têtes de monstre, ou qu’elle sort un « kit pétasse » confondant de réalisme : sac et lunettes roses, perruque aux barrettes brillantes, et un morceau de scotch reliant la lèvre supérieure au nez comme après une intervention esthétique ! Et quand elle met en scène le combat de la raison et du désir, on pense autant à l’Exorciste qu’aux génies du Capitaine Haddock. Entre les sketchs, elle envoie des parodies de classiques de la variet’, avec une voix et un coffre susceptibles d’assourdir certains spectateurs – est-il nécessaire d’avoir un micro quand on s’adresse aux deux premiers rangs ? Elle parodie Birkin, Bardot, Lara Fabian ou Carla Bruni, et se moque du CD de Jeanne Calment, pourtant très réussi !