Après le championnat de France de n’importe quoi (voir la vidéo), la compagnie des 26000 couverts présente, dans la lignée du Grand Mezze d’Édouard Baer et François Rollin, un cabaret à l’arrache, riche et disparate. Durant tout le spectacle, le metteur en scène fait des allers-retours entre la scène où il disserte sur l’idéal, fil rouge du show et sujet d’un brainstorming foutraque, et le fond de la salle d’où il coache ses comédiens. Si bien qu’alternent un show achevé et des échanges entre le metteur en scène souvent dépité et des comédiens, jongleurs, artistes dont il gère les bides et les désidératas façon Édouard Baer dans la Bostella.
On voit défiler une crooneuse qui tente d’interpréter Fever d’Elvis malgré les solos assourdissants du batteur, un duo d’acrobates suisses exhibitionnistes, un mime bruiteur cartoonesque, un ventriloque qui règle des comptes avec la troupe, des cowboys flûtistes à la Brokeback mountain, ou la tante d’un comédien qui casse le déroulement du show.
Si une bonne partie des numéros sont originaux, on retrouve quelques poncifs de la scène comique comme ce chansonnier stand-up qui enchaîne les blagues ponctuées de gingles. Mais aussi des pépites, comme le duo de musiciens intello qui interprètent « Schlorden », une performance arty mortifère pour scies musicales et tronçonneuse !
Au total, plus de 2h30 d’un show empreint d’une fraîcheur utopique rappelée dans le nom de la compagnie, qui vise à « entreprendre et favoriser toute action menant à l’organisation d’un dîner de 26000 convives ».
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