Répondant à une commande de la compagnie Flash Marionnettes, le dramaturge Phillipe Dorin imagine, sur fond de parodie du 1984 d’Orwell, le monde de 2084 où se côtoient robots et individus clonés.
Après l’avertissement solennel d’un mystérieux narrateur-marionnette, on assiste à des saynètes de la vie future, conversations entre clones dans une langue de sigles à la syntaxe déstructurée, coup bas, humiliations, comme celle d’un Mozart dépossédé de son art. Cette science-fiction se nourrit d’influences nombreuses : avec leurs cheveux roux ébouriffés, ces clones font penser aux Minimoys de Besson (dont le Cinquième Élément semble avoir aussi imprégné le spectacle), leurs appellations par numéros rappellent la série culte le Prisonnier, les robots évoquent D2R2 et Z6PO de Star Wars, tandis que la musique et les voix de robots sont SF années 80 !
Les marionnettistes sont visibles mais à l’ombre, derrière une scène surélevée où ils font se mouvoir en ligne les marionnettes conçues par Michel Klein. A un moment, deux d’entre eux sortent de leur rôles pour danser un tango sur scène, évoquant leur « vie antérieure », tandis que la troisième dialogue avec sa créature…. Tout s’enchaîne de façon bien réglée, fluide et surprenante, et les petits comme les grands s’amusent de ces apparitions si expressives.