Retour seul en scène de Pascal Légitimus qui connut ses heures de gloire avec le mythique trios des Inconnus. Après Alone man show qui détaillait sa double origine arméno-antillaise, le comédien évoque sa vie de mari et de père de deux filles dont l’aînée est dans la salle. Son humour exhale un air un peu passé, genre années 80-90, comme dans cette vidéo promotionnelle pas si parodique que ça, où il joue au rappeur d’une façon qui ne convaincra que les amateurs de variet’. Finies les parodies réussies comme « C’est ton destin ! » et surtout « Y’en a marre du rap » qui remixaient le rap de l’époque avec un temps d’avance, ce clip-là oscille entre premier et second degré, avec une charge polémique qui tombe à plat.
Cela dit, on peut difficilement dire du mal de Pascal Légitimus, tant on sent sur scène la gentillesse et l’humilité du bonhomme. C’est sûr, on passe un bon moment en sa compagnie, attendri comme lorsqu’on retrouve une vieille connaissance qui n’a pas changé malgré les années. S’il n’est jamais vulgaire, il adore les calembours tirés par les cheveux et parfois ringards. Sa représentation de l’homosexualité rappelle l’époque de La cage aux folles, comme dans le sketch du fils qui doit faire son coming-out héréro à ses parents homos.
Le jeu est précis, le texte bien écrit, Pascal Légitimus étant bien sûr un grand professionnel du rire, surtout dans l’incarnation de personnages auxquels il prête des trognes excellentes. Lorsqu’il vulgarise des publications scientifiques qui « stipulent » ceci ou cela, c’est plutôt marrant, ça l’est moins quand il se lance dans des sketchs déjà vus en incarnant un spermatozoïde (comme Lamine Lezghad ou Jean-Marie Bigard au hasard), en campant un animateur de club med façon Daech (on dirait du Smaïn), ou qu’il sort un accent asiatique à la Michel Leeb.
Finalement, les passages stand-up passent bien, comme ses considérations sur le téléphone portable qui envahit nos vies… Là, au moins, c’est actuel et ça résonne sans doute avec plus de naturel.