C’est par allégories qu’Ali Bougheraba décrit le monde qui l’entoure, les habitants de son quartier du Panier, à Marseille, avec un œil ingénu qui voit pourtant la réalité en face : le racisme, la pauvreté ou l’agressivité des jeunes, cette « ghetto attitude » qu’il assimile à une « maladie » née des conditions de vie au quartier. Quand on vit à 15 dans un appartement, au réveil on a le visage « froissé », les sourcils froncés, la bouche crispée… Et la police aux trousses, sans ascenseur, le jogging est la tenue idéale.
Avec une manière toujours imagée de décrire la réalité, le comédien brosse le portrait de ses collègues, les Lorel et Hardy de la cité, un petit nerveux parano et un gros qui s’empiffre de BN, postillonnant des miettes à longueur de temps. Sans oublier son ami danseur un peu efféminé, dont l’histoire rappelle celle de Cartouche, qui faisait croire à ses parents et à ses potes qu’il jouait au foot pendant qu’il était à la salle de danse…
Aussi bien du point de vue du texte que du jeu, ce show mis en scène par Didier Landucci des Bonimenteurs est bourré de qualités peu courantes dans le one-man-show : écriture rigoureuse, originalité du point de vue, tendresse sans mièvrerie. Avec, en plus, un vrai comédien !
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