Willy Rovelli – Willy en grand

De retour sur scène, le trublion de la radio joue avec autodérision de son organe strident et de sa petite taille pour mieux dézinguer les people. Le show de Willy est à l’image de la chanson dance de la fin et du zapping radio du début : survolté et saturé comme sa voix vibrant dans un micro-cravate. Sa tchatche rythmée et énergique explose dans ses délires allumés, les vannes s’enchainent toutes les deux secondes, avec la télé et les people comme fond de commerce – sans oublier l’inévitable référence à Valérie Damidot ! Bon, le show tient aussi de lui-même, avec des réflexions originales sur la pauvreté, celle que Willy a connu enfant, quand il mangeait des sablés industriels achetés en hard discount. L’humoriste évoque aussi sa grand-mère calabraise toujours habillée en noir. Ces moments de confession sont peut-être les plus réussis.

Willy aime jouer, faire le clown, se dandiner, agiter les fesses, faire des grimaces. Il est imbattable pour les têtes dégoulinantes d’obséquiosité qu’arborent les garçons dans les restaurants étoilés. On rigole un peu lorsqu’il canarde joyeusement l’hypocrisie de la jet set et des médias, puis ça retombe quand il fait semblant de draguer une bourgeoise sexagénaire, façon Baffie. Avec ses gesticulations à Jonathan Lambert et ses personnages à la Elie Semoun (sa nièce ado dit qu’elle va partir « dans le sud, vers Calais »), Willy est dans l’air du temps sans rien ne proposer de nouveau. Mais pourquoi conclure les trois parties du show sur une phrase qui se veut sérieuse ou émouvante alors que le reste est formaté comme un gingle ?

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