Après Détournement de mémoires, son précédent one-man autobiographique déjà co-écrit et mis en scène par Christophe Duthuron, voici le retour seul en scène de l’étourdit timide et maladroit qui nous a fait rire dans Le grand blond avec une chaussure noire ou Les fugitifs. Objet de ce spectacle (et du livre qui l’inspire), de fausses lettres de fans écrites par Christophe Duthuron, auxquelles le comédien répond par de vraies anecdotes sur ses rencontres avec Carmet, Brassens, Aznavour ou Jerry Lee Lewis, ses gaffes dans les soirées mondaines ou au Festival de Cannes.
Ces histoires sont touchantes ou drôles, comme sa rencontre chez le dentiste avec le mime Marceau, incapable d’un mot, la fraise dans la bouche, ou Paris en mai 68, lorsque Pierre Richard se faufile entre les jets de pierres, hurle « tous aux voitures » avant que les manifestants ne désignent son auto. Sans donner libre cours à tout le talent du comédien, le spectacle repose sur la lecture de lettres, un ressort comique classique qui fonctionne par l’ironie du destinataire à l’égard de ses correspondants. Il répond à une série de fans allumés, un universitaire qui veut lui consacrer une thèse, un astrologue ou une dépressive suicidaire.
Bon, Pierre Richard est un acteur reconnu jusqu’en Russie ou en Thaïlande, il s’est créé un personnage burlesque entre Buster Keaton et Groucho Marx. Mais là, seul sur scène, sa partition manque de spontanéité et sonne un peu faux. En alternance, une contrebasse ou un saxophone donnent du rythme à cette confession qui ne surprend pas trop.