Ils sont peu nombreux, aujourd’hui, les humoristes engagés. En plus de cette qualité, Mamane, subtil et intelligent, manie les mots dans la lignée de Devos, fait des clins d’oeil à l’actualité mondiale et à la misère de nos rues. Après un premier one-man-show axé sur le jeu de mots, il revient moins formel et plus revendicatif, mais en cas de contrôle policier, cet ancien sans-papier d’origine nigérienne sort son Bescherelle, qu’il maitrise sur le bout de la langue. Mamane n’épargne ni la France sécuritaire de Sarkozy ni les dictateurs africains – notamment dans le sketch du journal de télé-Congo -, se demande en quoi l’élection d’Obama va changer le quotidien des Gabonais… Mais, plus léger, il évoque aussi le public qui assiste aux émissions télé pour être dans le champ de la caméra ou les quelques résistants au téléphone portable. Un spectacle d’une très grande originalité, à l’heure où le stand-up tend à uniformiser la scène comique. On apprécie aussi la première partie de Fifou.