Au départ il y a le livre d’André Halimi, La Délation sous l’Occupation. Unique témoignage de ces 3 à 5 millions de lettres rédigées pour dénoncer des juifs ou des communistes. Puis il y a le spectacle, bâti sur ces missives à la rhétorique datée. Des lettres écrites avec une application haineuse par des Français de tous milieux. Enfin il y a François Bourcier, visage et gants blancs tel un automate. Seul au milieu de valises éventrées laissant choir lettres jaunies, chapeaux et chaussures abandonnés, il incarne sans pathos ces personnages de corbeaux justiciers. Avec une justesse qui honore cette sombre mémoire de façon exemplaire.