A l’occasion de son Paris World Tour 2006, interview de Daniel Prévost.
– Est-ce que vous aimez les bananes ?
– Oui, j’aime beaucoup les bananes. La banane, c’est un objet que je traîne depuis quelques années. Quand je n’ai rien à dire, je pars dans un délire sur la banane. J’ai trouvé ce truc-là et je trouve que c’est très fort pour s’en aller dans le délire. Mais tout ça est exclusivement une question de déconne personnelle.
– Et les œufs durs ?
– J’en parle dans le résumé d’un discours. L’œuf dur, comme but ultime de bonheur à atteindre, c’est la dérision totale. Après l’œuf dur, qu’est-ce que tu veux faire ? Ce qui régit le spectacle, ce sont des objets plus ou moins incongrus qui prennent une importance capitale chez les gens. Je suis content de remettre au goût du jour la banane, l’œuf dur, le joint de culasse. Au moins, ces objets ont droit de cité sur la place publique.
– Vous nous montrez que Dieu n’existe pas à l’aide d’un camembert…
– Oui, c’est très important. Pas besoin de grandes explications scientifiques, il suffit d’avoir un camembert bien fait. A partir de là, tu peux le montrer facilement en dégradant, en décomposant les choses. Tu ne peux pas me prouver que d’une cuiller sort autre chose qu’un morceau de cuiller. Dieu a fait l’homme à son image. Or l’homme n’est pas parfait, donc Dieu n’est pas parfait.
– Avant ça, vous dites que Daniel Prévost est la réponse aux trois grandes questions de l’homme : où allons-nous, d’où venons-nous et qui sommes-nous ? Y a-t-il de la place sur terre pour Dieu et Daniel Prévost ?
– En tout cas, il faut qu’il se pousse (rires).
ITV réalisée au Fouquet’s le 5 décembre 2005 et parue dans Zurban du 28 décembre 2005