Si Mohammed Fellag est une star en Algérie et au Maghreb, c’est aussi un humoriste très connu en France pour son talent singulier. D’origine majoritairement maghrébine, le public des Bouffes Parisiens l’applaudit à tout rompre toutes les trois minutes. On retrouve les traits d’esprit, la langue claire et littéraire de l’humoriste qui décrit dans la plupart de ses spectacles la vie de ses compatriotes.
En Algérie, nous explique-t-il au début, pour identifier quelqu’un on demande « à quelle voiture il appartient ». La mécanique y est le seul lieu possible de débat libre et démocratique. Donnant son titre au spectacle, cet excellent sketch montre un automobiliste qui abandonne son véhicule aux passants après un accident. Certains réparent, beaucoup commentent, tous observent. Un chef d’orchestre dirige les opérations avec des bouts de ficelle et une précision chirurgicale – le même, d’ailleurs, qui a réparé le scanner de l’hôpital.
Le public explose de rire, Fellag est précis dans sa description à la signification plus profonde qu’il n’y paraît. Au bout d’une petite demi-heure arrive Marianne Epin, femme de Fellag dans le civil, qui se contente de lui donner la réplique, un peu écrasée par son aura. Il y a quelques longueurs dans ces duos qui donnent au spectacle une forme hybride et artificielle de « one-man-show à deux »… On est heureux de voir Fellag heureux sur scène, qui nous gratifie à la fin de quelques jolis pas de danse !