On a découvert Edith Le Merdy dans le Grand Mezze d’Édouard Baer et François Rollin, lors d’un numéro étonnant où elle répétait l’expression « o my god » (qui donne son titre au spectacle) en boucle et sur tous les tons. On l’a revue ensuite dans La Folle et véritable vie de Luigi Prizotti, le premier cabaret d’Édouard Baer. Quinze ans après La véritable histoire de la femme nue, un seul en scène conceptuel écrit par l’artiste belge Jan Bucquoy, la comédienne se lance dans un one-woman show humoristique, série d’hommages au cinéma, ce milieu qui l’inspire et la fait travailler. Incarnant une présentatrice-réalisatrice-productrice suffisante et sèche qui s’adresse aux spectateurs comme aux figurants d’une émission en tournage, elle présente et joue une série d’extraits de films délirants, références au Retour des Morts Vivants, au Teen Movie américain, au cinéma japonais façon Ozu ou au film belge avec une interminable séquence d’épluchage de patates… Édith le Merdy est sans doute une bonne comédienne de cinéma, mais ici, toute seule, son jeu en demi teinte manque d’énergie. Et même si le propos est intéressant et bien construit, l’entreprise n’est pas nouvelle et on rit assez peu. La fatigue d’Avignon, semble-t-il…