La dernière fois qu’on a vu la troupe Paris Impro, c’était dans leur émission culturelle improvisée. Voici qu’ils organisent au théâtre du Temple la Coupe Paris Impro, un tournoi entre quatre équipes parisiennes qui se sont affrontées une fois par mois depuis octobre 2012, République, Belleville, Bastille et Trocadéro, menée par le populaire Arnaud Joyet, notamment co-auteur du show d’Arnaud Tsamere. Après une victoire en mars sur République, l’équipe victorieuse du , une équipe québécoise de bon niveau.
Alors ? En deux mots, un show exigeant et pro, assez rythmé bien qu’un peu long (deux mi-temps de plus de 45 minutes), mené par des comédiens aguerris, solides et à l’écoute des autres – une qualité essentielle de l’impro théâtrale. Il s’écoutent non seulement entre chaque camp, mais aussi entre équipes distinctes, puisque, c’est intérêt de ce show, ils improvisent souvent en même temps sur les mêmes sujets. En bonus, le médiatique Laurent Ournac, animateur sur TF1, fait office de Monsieur Loyal. Assez en retrait la plupart du temps, il introduit et conclut longuement le show, quand il n’organise pas un clash de moonwalk entre deux spectateurs.
Comme dans les matches officiels de la LIFI, les improvisateurs portent ici des tenues de hockey. Dans le rôle de l’arbitre en habit rayé, Laurent Mazé est entouré de ses deux assistants qui font des sauts périlleux et recomptent les voix si nécessaire, chaque spectateur tendant son carton en l’air pour élire l’équipe qui l’a convaincu. Dès l’arrivée de Laurent Ournac, la salle se chauffe comme dans une émission télé, reprenant en chœur quelques refrains récurrents, une fois énoncée par l’arbitre la durée de l’impro, du genre « Oh la la, 5 minutes !». Dj Mike Post balance des rythmes actuels entre les scènes et l’arbitre Mazé s’époumone régulièrement dans son sifflet, avant d’admonester les comédiens qui ont manqué aux règles de vraisemblance dans leurs narrations.
Tout au long de la soirée sont brassés pas mal de thèmes, qu’ici les spectateurs ne sont pas invités à proposer (en revanche ils élisent à la fin leurs comédiens préférés), « les garagistes ne sont pas tous des voleurs », « déménagement sous haute tension » ou, plus vague, cette « séquence nostalgie ». On a aussi un western très réussi, une session SF et un doublage de film hilarant façon La Classe américaine. Dès le début d’une impro, le rapport de force s’installe entre les comédiens de chaque équipe : on se demande qui mènera le jeu, qui sera l’auguste et qui le faire-valoir, la situation pouvant se retourner à chaque instant, sur un contre-temps où surgit une idée délirante.
Ainsi le show se construit-il harmonieusement, avec une vraie qualité d’écoute et des voix qui s’entremêlent au sein d’une seule trame. Si les Québécois ont été battus 7 à 6, ils ont semblé proposer davantage d’idées et mener le jeu plus souvent. Mais on était bien à Paris ce soir-là, juste à côté de la République, plus exactement..
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