C’est l’histoire d’Angela, jeune fille de bonne famille que l’on suit à travers différents sketchs. Charlotte des Georges est une vraie comédienne, intelligente et sensible. Son texte est bien écrit, parfois même presque trop, notamment lorsqu’elle fait parler la grand-mère en alexandrins. Les transitions sont soignées, originales : tout en nous parlant, elle change de tenue derrière un store translucide. Les personnages sont originaux et, quand ils ne le sont pas, ils sont traités d’une façon neuve (l’esthéticienne dingo et autoritaire), la caricature est mordante (l’antillaise de la fourrière, la bimbo qui va au lycée en voiture…). On salue surtout la parodie virtuose du trader égocentrique et surbooké qui veut séduire Angela, tentative réussie pour une comédienne d’incarner un homme… Bref, c’est fin, original, rafraîchissant, en un mot : rare.