En octobre dernier, Arthur prolongeait par quatre exceptionnelles à la Cigale son iShow déjà joué 230 fois. Après son premier one-man où il racontait sa vie, il évoque celle des gens à travers les classiques du stand-up : la télé, le portable, le mariage. S’il semble avoir progressé, c’est peut-être au contact des talents qu’il côtoie dans son émission sur Comédie, comme Walter, Ary Abittan, ou Claudia qu’on retrouve dans la première partie.
Après s’être comparée à Nafissatou Diallo, Claudia Tagbo assure – sans surprendre ceux qui la connaissent – avec 15 minutes punchy où elle se révèle une chauffeuse de salle exceptionnelle : elle prend à partie le public, désigne un responsable de l’ambiance et déclenche un tonnerre d’applaudissements pour Arthur ! Contraste frappant, car lorsque celui-ci débarque, il paraît éteint et monocorde. Comme pour pallier ce manque d’entrain, Arthur a recours à des trucs pavloviens et sollicite le public qui semble goûter ces réflexes scolaires : « levez la main ceux qui n’ont pas vu mon premier spectacle » ou « levez la main ceux qui ont un téléphone portable », « ceux qui ont été traumatisés par le napperon sur la télé », « ceux qui sont mariés », etc… Une manie qui fait penser à celle d’Olivier Guedj, infiniment moins connu, d’autant qu’en plus d’allumer périodiquement la salle, l’un et l’autre prennent en photo leur public du Bout et de la Cigale.
Abordant la technologie qui réduit les rapports entre les gens (oui, on le savait), Arthur fait un joli « fast forward » (la touche « FFWD ») sur les magnéto K7 d’antan. Puis on retombe sur des poncifs hommes/femmes, « vous les filles, nous les mecs », avec un passage bien vu sur les ex : « aux yeux de ta femme, ton ex c’est une « pute » pour tout ta vie ». Et de demander aux filles d’hurler le nom de la « pute » de leur mec dans un brouhaha qui noue enfin une vraie relation avec la salle ! Dans un moment mélo façon Retour vers le futur, Arthur téléphone à l’enfant qu’il était, le petit Jacques, dix ans, assis sur le tabouret de l’entrée où était posé le fixe (même genre de flashback que chez Patrice Laffont).
Au final, Arthur se révèle un comédien très pro, qui tchatche avec du rythme et du métier… Mais si son show est bien mené, il ne révèle ni flamme ni surprise.
Pingback: 60 minutes avec Kheiron - CRITICOMIQUE
Pingback: Yassine Belattar - Ingérable - CRITICOMIQUE
Pingback: Critique du spectacle : Issa Doumbia - Première consultation | CRITICOMIQUE